Stage Fissure Chamonix

Du 3 au 6 Septembre 2020

Objectifs :

  • Ameliorer sa technique générale
  • Développer sa gestuelle en fissure
    • verrou de doigts
    • verrou de main
    • ringlock
    • verrou de poing
    • fissure large (offwidth)
    • verrou de pied
  • Pose de protections
  • Optimiser les manips de corde en grande voie

Déroulement :

  • 4 à 6 participants
  • Stage sur 4 jours
    • 2 jours d’apprentissage (avec 1 guide)
    • 2 jours de mise en application en grande voie (avec 2 guide selon le nombre de participants )
  • Lieu selon niveau / météo . (option B Val d’Orco / Cadarese en Italie)
  • Pas nécessairement d’approche glaciaire.

Pré-requis :

  • Grimper 6a en tête (en salle ou en extérieur)

Matériel :

Personnel

  • baudrier
  • chaussons
  • casque
  • appareil d’assurage type reverso
  • 1 sangle de 120cm
  • 1 longe dynamique
  • 1 machard

Collectif

  • Cordes
  • Friends/cablés

Tarifs :

À partir de 100euros/jour/personne

( prix variable selon nombre de participants)

Mad max, Aventure et ouverture en face est des grandes jorasses

L’été covid 2020 sera un bon cru pour les activités dans le massif alpin. En quelques semaines le talent et la fougue déversée sur les parois menace d’accélérer la fonte du permafrost tant les cordées sont rapides et coriaces ! Les enchainements et réalisations difficiles abondent, comme si le manque de travail et le confinement avaient crée les conditions parfaites pour un lâcher de fauves qui ont la dalle (et la fissure). Quand les amigos proposent une virée en face est des Jorasses, c’est bien là l’occasion d’ajouter notre pierre a l’édifice. Cette ligne saute aux yeux et nombreux sont ceux qui s’exclameront « je l’avais vu »!

Après une montée matinale au col de hirondelles et une longue après-midi a glander la haut, on s’installe dans les duvets pour une longue nuit. La traversée matinale pour éviter de se faire ratatiner en traversant le déversoir de rochers (droite de la paroi) nous amène aux pied des difficultés vers 7h. La ligne est tellement évidente que c’est avec une certaine surprise qu’on ne trouve ni piton ni coin de bois à R1. Gege nous a amené jusque là. On tourne et s’en suit un toit fissure très ludique (L2). Il y tout ce qu’il faut, des pieds et des fissures pour protéger !

Le « splitter » qui nous avait rempli d’euphorie la veille en scrutant la face aux jumelles est bien bouche… « une fissure en cul » ! Un piton extra plat me sauve et me permet de traverser à gauche pour rejoindre une autre fissure. Une expression est crée, au lieu de dire « dément » a toutes les sauces, maintenant ça sera « extra-plat ».

Ex : L’un dit, le rocher de la face est il est super compact et de très bonne qualité. L’autre s’exclame avec un sifflement : « extra-plat mec ! »

Arrivé au relai suivant je suis oblige de dégainer marteau et pitons. Ma grande expérience du pitonnage me permet de rendre mon index « extra-plat » (dans ce cas l’utilisation de l’expression ne s’applique pas) d’un coup bien (mal) placé. Et hop, tel une petite tomate cerise entre le marteau et l’enclume, mon bout de doigt si précieux explose en pulpe rouge. Mes collègues prennent le relai pour le reste des longueurs. Ah c’est bon les copains !

Victor nous emmène balader entre dalles et fissures. La qualité compacte du caillou nous force a rejoindre la gauche et éventuellement, à R6, le relai de la Gervasutti. Avec un petit perfo on aurait bien pu passer ces dalles et rendre l’itinéraire plus droit, mais bon cela sera pour d’autres, et puis dans cette paroi alpine ça n’a pas de sens pour nous de perforer. C’est à R6 donc que la question se pose : on rejoint l’itinéraire à la longueur de A2 où on force un passage à droite ? Victor se motive et franchit un mur une cinquantaine de mètres à droite. Ce sera le crux de la voie un 7a+ (7a oblig) bien retors et expo. Un sympathique mur a réglettes lui permet de s’approcher de la fissure déversante repérée précédemment. Et là, une dalle compacte le repousse. Notre pyrénéen barbu (tel le gypaète) déploie ses ailes (impressionnant), plante un piton, et s’embarque dans une traversée mal protégée (avec pieds glissants). Au terme de celle-ci, d’une dizaine de mètres approximativement, il ne trouve pas la fissure providentielle dont il avait rêvé. Avec Gégé au relai on commence a être tendu. Avec brio, il dégaine son crochet, plante un deuxième piton (mauvais), et s’engage dans le pas de bloc (7a). Ça passe ! Extra-plat ! Jusqu’au relai les protections sont encore douteuses (triangulations fantaisistes) mais le terrain est plus facile. En on enchaine la longueur en second avec Gégé.

En second ça va mieux….

Le froid commence à se faire sentir. Gégé prend la tête de la cordée. La prochaine longueur est très belle en fissure (on y a trouve une vielle sangle). Les pieds glacés et mouilles, un pas d’adhérence nous résiste, trop la flemme de redescendre et réessayer, ça restera A1 (surement 7b). C’est l’heure du bivouac et une terrasse providentielle nous attend. Le lendemain matin, encore 2 superbes longueurs (dont une fissure « extra plat » en 6c) nous permettent de rejoindre l’arrête puis le sommet de la pointe Walker.

les dernières longueurs
cuuuuuumbre!

Une super aventure bien complète et sauvage, le beau rocher en prime ! A noter que la ligne est relativement protégée des chutes de pierres qui canardent la partie droite de la paroi. Merci Gégé et Vic et spéciale dédicace a Martin qui nous a accompagné spirituellement puisque l’appât du capital aura été plus fort sur ce coup la (on comprendra, les conditions sont dures a la Rioja). La voie est évidemment nommée en pensant a Max qui avait copieusement défouraillé la droite du mur.

Empire State Building

Grande voie au clocher du Mont Blanc du Tacul

Un jour de congé, une fenêtre météo et une bande de copains ; on file en montagne !

Le cailloux sur la 1ère longueur est un peu moyen mais la 2ème donne le ton : du granit jaune compact exceptionnel !

La 3ème longueurs est le crux. Après un début sur l’arête on rentre dans la partie en 7c sur 3 spits. Petits pieds et petites arqués dans une fissure, un régal.

L4 est une fissure un peu plus large qui termine dans une veine de quartz aux bacs acérés.

L5, le 7b sur la proue. Une escalade étonnante sur le pilier , c’est de l’équilibre plus que de la force , l’ambiance est superbe.

L6, 7a+, la même en plus facile.

Du haut on peut voir les copains dans le grand capucin, on a tout enchainé on redescend !

5 rappels avec une corde de 60m.

Une grande voie génial, spitée dans le dure, ça vaut le détour !

MATOS : 1 jeu jusqu’au 3

Topo Empire State Building Clochet du Mont Blanc du Tacul

El Topo Grande voie au Verdon

330 m ED+ 8a
Ouvert par Marco Troussier en 1981, rééquipé pour le libre en 2008.

C’était l’objectif du mois de Mai, une belle grande voie dans le Verdon qui nous donnerait du fil à retordre.

14 longueurs, cailloux magnifique, escalade technique, gouttes d’eau tranchantes : le rêve.

On se prend au jeu pour essayer l’enchainement : repérage des longueurs dures par le haut (faute d’éthique ?), achat de chausson, trace de magnésie. On a pas beaucoup de marge.

J1 : Heureusement bien nuageux !

Descente en rappel (sur relai flambant !) du Jardin Secret et dépose du bivouac à L8.

On attaque vers 11h à grimper, les températures fraiches permettent de ne pas perdre son capital peau/pied trop vite. La ligne n’est à l’ombre que vers 14h30.

Le début déroule bien, L4 un peu dévers, puis c’est parti pour le festival de la dalle : 7a, 7b+, 7b+, 6c++ . Magnifiques, ultra technique !

Après 10 longueurs (2 d’entre elles ont nécessité de remettre un essai) , on arrive aux sacs.  L’idée de continuer à grimper est vite écartée, les gouttes d’eau nous ont bien entamés !

L7 (7b+) ou La rape à doigts

On monte pour la 1ere fois notre portaledge gonflable (un peu de confort ne fais pas de mal), et on profite du bercement du Verdon.

J2 :

Réveil à 6h, il fait déjà bien chaud.

On se dépêche de plier bagage et on attaque le 7a (seule longueur où le cailloux et l’équipement sont moyens) nous voilà réveillés !

Suit le 7b+ physique, je termine en sueur. Il est 10h on remet les ledges et on attend que le soleil passe.

3 litres d’eau et 4h de sieste plus tard on se lance dans le 7c.

La fatigue commence à se faire sentir, on peine à mettre les petits chaussons mais on a toujours pas la marge pour les babouches ..

un des fameux 6c++

Arrivés au pied du 8a, dernière longueurs clef de la voie, les pieds de Jérôme déclarent forfait, il monte mettre les paires en bel esprit d’équipe.

Pour l’enchainement complet d’el Topo dans l’éthique puriste c’est déjà compromis, j’ai enchainé des longueurs en « moule » dans le bas… Je vais quand même tout donner.

J’avais fait ce 8a quelques jours plus tôt depuis le haut. Mais après 300m d’escalade je me sens un peu moins fluide.

Je tombe sous le relais , non sans crier un peu…

Ça ne sera donc pas l’enchainement rêvé mais une belle aventure, il faudra revenir un peu plus fort !

8a